Un journal quelconque et pourtant

Démarrage

Je démarre ce journal juste après une énième rechute.

Je parle de mon addiction à la pornographie. Coucher par écrit mes ressentis pour briser cette cage dans laquelle je me décompose depuis trop longtemps et me rendre compte un jour peut-être que la porte de cet enfer personnel a toujours été ouverte… Quelle étrange ironie ce serait de découvrir, que ce qui a tellement gâché ma vie, n’était au final qu’un tigre de papier…

La porrnographie, cela semble si anodin. Et pourtant. Et pourtant, elle est comme une porte que l’on ne devrait jamais ouvrir, et qui mène vers d’autres portes, dans une progression infernale d’avilissement de soi, de destruction de tout un tissu social.

L’ennui, cet ennui puissant, presque métaphysique que je ressent juste avant de succomber, l’Ennui donc avec un E majuscule, voilà ma terreur, mon angoisse existentielle, en un mot voici l’Ennemi. Mais comment le combattre ? Je ne suis pas créatif et pourtant il me semble que c’est bien là l’arme qui procédera à la mise à mort de l’Adversaire.

Un autre minotaure se présente aussitôt à mon esprit, un surmoi implacable obsédé par la perfection qui bloque toute velléité artistique, les premiers pas étant forcément maladroits.

C’est donc au final une hydre que j’affronte à (au moins) quatre têtes : l’Ennui, le Surmoi, le Plaisir immédiat, et mon esprit qui ressasse sans cesse des pensées négatives.

Peut-être qu’avec une routine journalière je puis progresser : non pas 4 ou 5 ou 6 ou 7 légumes par jour , mais un dessin et un texte par jour et se forcer à noter mes bonnes idées . Il ne me reste guère plus cela, la religion ne m’a pas apporté la libération, mes proches non plus.

Je suis un obsessionnel, je le sais, il me faut un chewing-gum mental de longue durée pour quitter les images des corps nus survoltés : si je me passionne pour un livre, une philosophie, les forces obscures perdent immédiatement du terrain.